L’heure de la grande messe « pour parler de la prévention des abus sur les mineurs et les
adultes vulnérables » approche.
Elle se tiendra à Rome entre les 21 et
24 février 2019.
Certains signes laissent présager qu’il n’en
ressortira rien de bon. Ou rien tout court.
Parole,
parole… mais des actes… rien, nada !
J’en veux, pour exemple, certains faits passés qui
éclairent la tournure que pourra prendre prendra cette réunion au sommet.
1er
signe :
Le 12 novembre 2018, à l’orée de l’imminente assemblée
de la conférence des évêques américains, au cours de laquelle il était prévu de
voter toute une série de dispositions (dont notamment la création d’une
commission d'enquête menée par des personnes n'appartenant pas à l'Église catholique américaine) pour contrer la
déferlante des abus qui s’abat sur l’Eglise américaine, le Vatican a ordonné de reporter le vote ... après la
réunion de février …
Le cardinal Di Nardo, qui préside la conférence des
évêques américains, a fait part en langage diplomato/ecclésiastique, de son
amère « déception », ce qui
peut se traduire, en langage courant, comme
profond désarroi face à une institution qui semble plus préoccupée par les
migrants et le climat que par laver l’hydre de l’homosexualité rampante en son
sein.
Ironie du calendrier, quelques jours auparavant la conférence
des évêques de France annonçait, -sans intervention vaticane cette fois-ci-, la
création d’une « Commission indépendante » chargée de faire la lumière
sur les abus sexuels des mineurs depuis les années 1950 en France (Clemenceau disait
à juste titre "si vous voulez
enterrer un problème, nommez une commission").
Comment expliquer cette différence de traitement ?
Par le fait, sans doute, que la conférence épiscopale française est moins
couillue, pour rester poli, que l’américaine et donc plus facilement canalisable, voire cannibalisable.
Après tout, il ne faut pas que Rome perde le
contrôle. Pas de abus sexuels, car celui-ci a été perdu depuis des lustres, non
il ne faut pas qu’elle perdre le contrôle de la « gestion » des cas d’abus.
Car s’il y a une seule chose que le pape souhaite
éviter, à tout prix, c’est l’amalgame entre comportement homosexuel et abus
sexuel.
2ème
signe :
Le 1er janvier 2019, en guise de vœux au
clergé américain, le pape leur a tiré les bretelles adressé une lettre de
reproches exempte de toute miséricorde : « Cette conscience collégiale nous permet d’entrer dans une
communion affective avec notre peuple [qui continue] de souffrir
grandement à cause des abus de pouvoir et de conscience et des abus sexuels, et
de la piètre manière dont ils ont été traités, ainsi que de la douleur de voir
un épiscopat manquer d’unité et davantage préoccupés de montrer du doigt que de
chercher des chemins de réconciliation ».
Au-delà du fait que la « conscience collégiale », invention d'une basse
sociologie moderne, n’existe pas, puisque la conscience est toujours
individuelle de la même manière qu’est individuelle l’absolution pénitentielle
et le jugement des âmes et des cœurs, il ressort de cette lettre l’énervement
du pape face au manque d’unité (lire face à la soumission aux consignes de
Cupich, Wuerl and Co, mandatés par les autorités vaticanes) de l’épiscopat
américain. La dernière phrase pointe Vigano du doigt, sans toutefois le nommer.
Autre point essentiel contenu dans ce courrier de reproches,
les abus sexuels arrivent en troisième position sur le podium après les abus de
pouvoir (number one), de conscience (number two) …
Autrement dit, ce n’est que la soif de pouvoir qui
fait commettre des abus.
Voici donc clairement établie la feuille de route
pour la réunion à venir en février, qui reste d’ailleurs dans la même lignée
des réponses vaticanes sur l’épineuse questions des abus sexuels sur mineurs :
leur cause est à trouver dans la volonté de pouvoir et, pour exonérer quand
même un peu le clergé, aussi dans une certaine conception des laïques d’un
cléricalisme à deux balles, les conduisant à laisser les curés jouer avec leurs
deux boules en totale soumission.
Paf ! En quelques lignes, exit la question de l’homosexualité
au sein de l’Eglise.
3ème
signe :
A quelques semaines de la réunion, le La est chanté,
de manière fort habile d’ailleurs, par Mister Kasper, ce bon théologien à l’esprit
ouvert, admiré de François car il fait de la théologie à genoux, qui donne lors de son entretien avec le
quotidien Corriere
della Serra des indices sur le climat de la réunion à venir :
"Que
voulez-vous que je vous dise, cela est évident … Le fait que des
catholiques voudraient un autre pape me semble clair, malheureusement. Cela est
une attitude irresponsable ". "Il y a des gens qui n'aiment tout
simplement pas ce pontificat. Ils veulent que cela se termine le plus tôt
possible pour avoir, pour ainsi dire, un nouveau conclave. Ils veulent aussi que
celui-ci aille en leur faveur, de sorte qu’ils obtiennent ce qu’ils souhaitent".
"…Les raisons [de cela] vous les connaissez mieux que moi. Certains
critiquent la doctrine [du pape], d'autres ses jugements sur les questions sociétales,
sur la pauvreté, les migrants et le capitalisme financier. Et à côté de cette
résistance conservatrice, il y a aussi
une opposition, pour ainsi dire progressiste, venant de catholiques qui espéraient
la mise en place du sacerdoce féminin ou autre chose ... tous les papes sont
confrontés à des critiques, c'est normal. Mais cette fois-ci, avec Francois,
l’opposition me semble plus intense".
Le ton est donné.
D’une part, ceux qui ne soumettront pas leur
conscience à la conscience collective volonté de François seront affublés
de schismatiques et de briser l’unité de la communion ecclésiale.
Vigano et ses amis n’ont qu’à bien se tenir.
D’autre part, un message, subtile mais ferme, est
aussi adressé à François : attention, il n’y a pas que l’opposition
conservatrice qui compte… n’oublie tes petits copaigns de la mafia de San Galo…
François aussi d’ailleurs, n’a qu’à bien se tenir.
4ème
signe :
On ne parlera pas de la mafia rose, ni des petites
fêtes privées dans les appartements vaticanes, ni des petites maisons là-bas-au-bord-de-la-mer
…
Ni de Monseigneur Zanchetta cet évêque argentin qui,
en prétextant des raisons obscènes obscures de santé a démissionné (sa
démission a été acceptée par François après son départ le 1er août
2017), du jour en lendemain, de son diocèse d’Oran (Salta), dans le nord
argentin, pour quitter entre chien et loup ses petits moutons à l’odeur trop alléchante.
Il a bien dû se remettre de ses maux puisque
quelques mois plus tard (19 décembre 2017) il a été nommé par François
assesseur, -poste qui n’existait pas et qui a été créé pour lui-, de
l’Administration du patrimoine du Siège apostolique (Apsa).
L'Apsa est l’entité qui gère l’ensemble des biens,
notamment immobiliers, du Saint-Siège, et qui assure également les fonctions de
banque centrale, soit environ 5.000 propriétés et 3,2 M de dollars…
Belle ascension pour l’un des premiers évêques
argentins nommé par François au début de son pontificat, sans importer les
quelques frasques financières et quelques problèmes de gestion laissés dernière
lui en Argentine.
Sauf que… La Vérité fini toujours par se frayer un
chemin.
Il est aujourd’hui établi que Rome connaissait
était censé connaitre puisqu’un rapport a été adressé au Vatican en 2015, le
comportement inapproprié de Zanchetta qui se prenait des selfies nu et avait
été accusé de comportement obscène et sexuellement inapproprié avec certains
séminaristes…
Un péché de jeunesse, dites-vous ? Qui
suis-je pour juger ? Et puis en fait, je
ne savais pas…
5ème
signe :
Mais ce qui compte, au final, ce n’est que la
fraternité.
C’était le message de Noël du Pape : « Fraternité entre les personnes d’idées différentes, mais
capables de se respecter et d’écouter l’autre ». « Nos différences ne sont pas un préjudice ni un danger, elles sont
une richesse ».
Message d’ailleurs retweeté par les vénérables
massons du Grand Orient d’Espagne : « Tous
les maçons du monde s’unissent à la pétition du Pape pour "la fraternité
entre les personnes de différentes religions ».
Vive la différence, vive la richesse des autres, et
vivons tous ensembles, tous ensembles,
avec beaucoup d’unité dans nos différences !
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