La réunion sur les abus sexuels suit son cours (tout tracé d’avance) ce week-end.
Il faut se rendre à l’évidence : l’homosexualité ne
pose plus de problème pour une grande majorité des prélats. Monseigneur
Scicluna, porte-voix du Vatican, ne l’a-t-il pas mis en évidence en affirmant
cette semaine que ni l’homosexualité ni l’hétérosexualité ne prédisposaient au péché ?
Pendant que des petits fours sont servis au Vatican, un
dossier commence à faire (beaucoup) de bruit en Argentine.
Vous vous rappelez de cet
ami de François, nommé évêque contre tout avis par la volonté
du pontife, sans que les règles de désignation ne soient respectées ?
Nous en avons parlé ici.
Et bien il (re)fait parler de lui.
« On ne savait
pas » a affirmé en prenant une posture de premier communiant l’un des
porte-parole de la citée éternelle interrogé sur les abus dont est accusé
l’évêque argentin.
Parti précipitamment de son diocèse, celui-ci avait
généreusement été accueilli à Sante Marthe et un poste taillé sur mesure lui
avait été confectionné au sein de l’agence qui gère les biens immobiliers (5 milliards
de dollars environ) de l’Eglise (Apsa).
Il résulte des documents publiés par le journal
argentin El Tribuno que le Vatican, y compris le Pape, connaissaient parfaitement les abus et déboires rapprochés à Zanchetta avant de le recaser au sein de l’Apsa…
Un dossier très explicite, photos (de l’évêque nu) à l’appui
ayant été transmis à Rome dès 2015.
Dans un document confidentiel de l’Eglise de 3 pages, -publié
en partie par le journal-, il est indiqué que « le 22 septembre 2015 le secrétaire de archevêché, Luis Diaz, a
averti [les autorités ecclésiastiques argentines] avoir trouvé des selfies de
Zanchetta « nu et en train de se masturber ».
Ces images, ils les a trouvées par hasard, quand l’évêque lui a
donné son portable en lui demandant de télécharger des photos institutionnelles
qu’il avait prises pour les intégrer dans un bulletin de communication de l’évêché.
Avec les photos officielles se sont téléchargées d'autres... officieuses...
Diaz ajoute qu’il y avait aussi d'autres photos pornographiques
dans les messages reçus qui n’avaient pas été effacés de la mémoire du
téléphone…
Au vu de la gravité de cette découverte, le religieux s’est
mis en relation avec l’ancien évêque d’Oran qui l’a dérivé vers Monseigneur
Cargnello : « celui-ci décide
au vu de la gravité de la situation et étant donné que Zanchetta était un ami personnel du Saint-Père d’en référer au cardinal primat d’Argentine, Monseigneur Mario Poli ».
En octobre 2015, à la suite de cette dénonciation,
Monseigneur Zanchetta a été appelé par le Pape en personne et s’est d’ailleurs
rendu les jours suivants à Rome où il a été reçu par François.
On ne saura pas ce qu'ils se sont dit.
A son retour, Zanchetta a toutefois expliqué à son secrétaire qu’heureusement
« les images n’étaient pas
arrivées à la Nonciature apostolique, mais directement à Rome où il a le
soutien du Pape François et du cardinal primat (d’Argentine) Mario Poli ».
Zanchetta a été maintenu pendant 2 ans à son poste
comme évêque d’Oran jusqu’en 2017, année au cours de laquelle il est tombé si
gravement malade qu’il a dû fuir son diocèse dans l’urgence, sans même saluer ses
prêtres, ni ses laïques.
Heureusement pour lui, les airs romains et la proximité de
Sainte Marthe, l’on rapidement remis sur pied.
Totale transparence.
Voici la phrase qui nous sera servie en boucle à l’issue de
la réunion vaticane sur les abus sexuels sur mineurs.
Totale transparence. Sauf pour les copains.
Quel crédit accorder à cette pantalonnade alors que, pour ne
pas griller ses protégés, le Vatican n'hésite pas à distiller des mensonges et des fausses
informations ?
« Ceux qui passent leur vie à accuser, accuser,
accuser, sont – je ne dirai pas les fils, parce que le diable n’en a pas – mais
les amis, les cousins, la famille du diable » a affirmé le pape François
le 20 février 2019.
Comment qualifier alors ceux qui cachent la Vérité ?