jeudi 25 avril 2019

Rien de plus violent que la volonté de faire disparaître toute violence par la force



Mathurin Gaudin publie dans la revue Philitt, un passionnant entretien avec Erick Audouard.


A lire en intégralité ici:
https://philitt.fr/2019/04/14/erick-audouard-rien-de-plus-violent-que-la-volonte-de-faire-disparaitre-toute-violence-par-la-force/

Érick Audouard est écrivain et traducteur. Il a fait découvrir au public français Leonardo Castellani, prêtre et penseur argentin inclassable, à travers une sélection de textes intitulée Le Verbe dans le sang (Pierre-Guillaume de Roux, 2017). Chez le même éditeur, il a fait paraître Comprendre l’apocalypse, reprise enrichie d’une conférence donnée au Cercle Aristote autour des écrits apocalyptiques de Leonardo Castellani et de René Girard. Avec une vigueur parfois lapidaire, mais non sans humour, cet opuscule invite à revenir aux véritables causes de la crise contemporaine pour identifier les questions essentielles qui se posent à nous.



L'entretien vaut la peine d'être lu, puis médité, en entier. Ci-dessous un court extrait lumineux sur la violence des non-violents:



"(...) Rien de plus violent que la volonté de faire disparaître toute violence par la force. Cette volonté est un fait historique inédit ; elle s’est radicalisée depuis la Seconde Guerre mondiale, en faisant miroiter l’espoir d’un blanchiment des consciences, d’une magnifique épuration du désir, devenu enfin innocent et transparent à lui-même. Dans la mentalité actuelle, il est désormais hors de question de faire sa part au mal. Et ceci est le plus grand mal qu’on puisse faire, car c’est la liberté humaine qu’on éradique. Le totalitarisme en cours promeut effectivement la paix, la tolérance, le paradis sur terre : il est la Paix en marche, qui entend supprimer tout ce qui résiste encore à son appétit de maîtrise. Mais c’est au moment où nous idolâtrons la Paix et la Sécurité que subitement la catastrophe nous tombe dessus.

La vraie question anthropologique concerne la façon dont les hommes parviennent ou non à organiser leur violence intrinsèque. Depuis la fin de l’institution guerrière, la violence n’a pas cessé, elle s’est formidablement sophistiquée, externalisée, automatisée, technologisée, de telle sorte que la plupart des individus ont l’impression de ne pas l’exercer du tout. Or, la société dite de consommation est à la fois la plus clémente et la plus dévastatrice de toutes les sociétés depuis le début des temps. En quelques décades à peine, elle aura littéralement défiguré la face du monde. Pour vivre en paix, nous avons uniformisé et stérilisé les modes vies, nous avons épuisé nos ressources, asphyxié jusqu’aux océans, laissé aux improbables générations futures des déchets qui non seulement leur survivront mais causeront leur perte. Y a-t-il encore quelqu’un pour qui l’exploitation et la manipulation outrancière du vivant ne sont pas un pur et simple massacre ? Toujours plus d’exploitation, plus de manipulation, comme si nous avions pour but l’immolation suprême. Par bien des aspects, la forme de société que nous connaissons ressemble à ces absurdes systèmes religieux qui cherchaient à se régénérer dans le sang de leur propre holocauste, comme celui des Aztèques du XVe siècle… Et d’autres sacrifices arrivent, si terrifiants que personne ne pourra y échapper. Nous commençons à en prendre conscience. Mais voilà, toutes les crises éclatent simultanément – culturelle, environnementale, économique, politique, morale, spirituelle – et nous ne savons plus à qui nous adresser, à qui faire confiance, parce que nous avons perdu foi dans la vérité (...)".

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