vendredi 4 janvier 2019

Ancien rituel de la dégradation épiscopale


En 2005, l’évêque de Santiago del Estero aujourd’hui décédé (paix à son âme), Juan Carlos Maccarone, s’était fait filmer à son insu par un chauffeur de taxi pendant qu’ils se livraient à des relations sodomites dans une sacristie.

L’épiscopat argentin, Bergoglio en tête, en apprenant la chose, en a conclu à une vendetta des pouvoirs politiques à l’encontre du pauvre évêque, gênés qu’ils auraient été par le "service auprès des pauvres et de ceux qui voient leur vie et leur foi menacés" de l’ami Macca (comme aimait se faire appeler Maccarone). Dans un communiqué signé par Bergoglio il était fait état de "l’affect, la compréhension et la prière" pour Macca.

Il faut dire que Maccarone était plutôt proche du peuple et que dans la vision démocentrique des évêques argentins gauchisants, le peuple est l’équivalent de la sagesse…

Le clou étant enfoncé par le porte-parole de l’archevêque de Buenos Aires qui a eu le toupet d’affirmer que la vidéo correspondait "à la vie privée" de Monseigneur Macca.

- Circulez, braves gens, il n’y a rien à voir…

Benoit XVI, alors régnant, avait accepté la démission de Maccarone à son siège épiscopal,  celui-ci  restant toutefois évêque et ayant d’ailleurs officié lors de quelques célébrations publiques à la suite du scandale….

- Partez, mais restez donc quand même !

A la suite du scandale public, un prêtre de la paroisse porteña Mater Admirabilis, Gustavo Podestá, avait rappelé dans une courageuse homélie dominicale, l'ancien rituel de la dégradation épiscopale, ce qui lui avait valu être démis de ses fonctions de curé, dès lendemain (lundi matin).

- Tout, mais pas cela ! Miséricorde pour Macca, l’ami homo, mais la fournaise et le boucher pour ce curé qui nous rappelle les rituels antiques et démodés.

Ci-après, une traduction libre de quelques passages de son sermon, rappelant un ancien rite qui mériterait d'être ressuscité aujourd’hui :

« Cérémonie impressionnante qui se déroulait sur les marches des cathédrales devant l'immense atrium où toute la ville était réunie.

Cette même ville qui avait été blessée par le scandale d'un péché public et, plus encore, quand le commettant était un clerc. Pire encore si le clerc était constitué dans la dignité.

Aux crimes publics, l'Église les punissait publiquement, car, dans une véritable charité, elle rétablissait la confiance des fidèles dans la justice et la probité de leurs autorités, témoignait de la gravité du crime et stimulait en même temps le but de l'amendement et de la justice. Pénitence et conversion du détenu.

Là, sur les marches menant à la porte du temple, était placé un fauteuil bas, sans dossier, de type fragile, appelé jupe, dans lequel était assis l'évêque officiant. À ses côtés, une petite table avec une nappe, où, au milieu de bougies éteintes, les vêtements sacerdotaux étaient placés avec un morceau de verre rectangulaire en forme de couteau.
 

Ils amenaient celui qui, -après jugement et condamnation-, avait été trouvé coupable et les clercs le revêtaient pour la dernière fois de sa robe sacerdotale s'il était prêtre, ou pontificale s'il était évêque ou archevêque.

Au milieu d'un silence sépulcral, le célébrant évêque se levait et disait :

"Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Moi (NN) évêque de tel lieu, par la grâce de Dieu et du Siège apostolique, ayant été établi de manière convaincante selon les canons sacrés (ou selon ses propres aveux), le crime de l’évêque ou du presbyte (NN) et étant indéniable et public le crime commis, et donc non seulement grave et condamnable, mais nuisible à la santé des fidèles, et encore pire compte tenu de la dignité de celui qui l'a commis, ayant non seulement offensé la Majesté Divine, mais en ayant aussi provoqué une agitation très grave, et à cause de cela, devenant indigne de son office ecclésiastique, donc, à la fois par l'autorité de Dieu tout-puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, et par notre office pastoral, par ces écrits, nous le privons de tous ses offices et, par notre parole, nous le déposons et, selon la tradition de l'Église, nous le condamnons à être dégradé ".

Puis, les larmes aux yeux, selon les chroniques anciennes, le célébrant se levait et, si l’accusé était un évêque, il enlevait la mitre de sa tête en disant : "Nous te déshabillons de la mitre, revêtue d’une dignité pontificale que tu as remplie de boue dans l'exercice de ton autorité ".

Puis un acolyte apportait un évangile et le déposait dans ses mains. Le célébrant le retirait alors en disant : "Rends l’Évangile, parce que, ayant méprisé la grâce de Dieu, tu es devenu indigne de le prêcher."

Puis il ôtait la bague : "Nous prenons cette bague, signe de fidélité pour ta femme, la bien-aimée Église de Dieu, que tu as témérairement trahie."

Ensuite : "Nous te retirons la crosse, signe de pouvoir, afin que tu n’oses plus gouverner ceux que tu as si gravement perturbés".

Et enfin, la partie la plus émotive.

Avec le verre, sans bord bien sûr, après avoir enlevé les gants de cérémonie, les acolytes grattaient ses doigts et ses mains pendant que l’officiant disant : "Comme il est en notre pouvoir de le faire, nous te privons de ta bénédiction sacerdotale et de ton onction épiscopale, de sorte que tu perdes l'honneur et la grâce de sanctifier, de bénir et de consacrer. "

Le verre lui était également passé sur le front : "Nous effaçons de ton front la consécration, la bénédiction et l'onction qui t’ont été conférées et nous te destituons de l'ordre pontifical pour lequel tu es devenu indigne".

Finalement, ému, il exhortait le prêtre ou évêque déchu à la pénitence et au repentir et, si ce qu'il avait commis était un crime de droit commun, il le livrait aux tribunaux civils ».

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