Evêque de la Provincia de
La Rioja, région désertique du nord-ouest argentin, il est mort le 4 août 1976.
Le 8 juin 2018, la Congrégation
des causes des saints a
annoncé que le pape François avait signé le décret autorisant la
Béatification d’Enrique Ángel Carletti Angelelli "assassiné pour haine à la foi en Argentine en 1976".
Angelelli sera proclamé Bienheureux le 27 avril 2019.
Il s’agit d’un premier mensonge. Angelelli n’a pas été assassiné :
il est mort dans un vulgaire accident de voiture.
La Chambre fédérale d’appellation
de la province de Córdoba, en faisant une parfaite synthèse des faits, indique
dans sa résolution rendue le 20 avril 1990 :
« La Cour suprême de la Nation a attribué à
cette Chambre Fédérale la responsabilité juridique de connaître et investiguer
la vérité sur les faits qui ont couté la vie à Monseigneur Enrique Angelelli. A
cette fin, de nombreuses mesures ont été prises pour tenter de clarifier sa
mort, en ce y compris des expertises nouvelles (…). A ce stade des
investigations, et au vu des pièces et mesures réalisées, il est impossible de
pouvoir affirmer que sa mort soit la conséquence d’une action préméditée. Il
est, à l’inverse, établi que la mort |d’Angelelli] s’est produite à cause de l’accident
et qu’il n’existe pas d’éléments suffisants permettant d’affirmer que l’accident
ait été provoqué. En conséquence, au regard des mesures d’instructions
réalisées et autres considérations effectuées et attendu que les preuves sont inopérantes
pour établir l’existence d’un délit, ce tribunal estime bienfondé la demande
de non-lieu présentée par le parquet ».
Pas d’assassinat.
Point.
La "légende" de l’assassinat
d’Angelelli a été inventée de toutes pièces par un "frère/prêtre" franciscain
Antonio Puigjané (qui participera, en tant que membre du MTP, en 1989 à la
prise du régiment militaire de La Tablada, dernière attaque armée de la guérilla
en Argentine faisant près de 50 morts entre militaires, policiers et guérilleros)
lors d’une cérémonie d’hommage à Angelelli organisée le 4 août 1983 par l’évêque
de la ville patagonique de Neuquén, Mariano Jaime de Nevares, fervent défenseur
de la théologie de la libération.
Sur la foi du mensonge de
Puigjané, l’évêque de Neuquén obtient le 5 août 1984, soit 8 ans après l’accident,
que la justice de Neuquén accepte d'instruire un dépôt de plainte (dossier 22.139/ 83, intitulé
“Accord Extraordinaire N° 1992”).
Toutefois, ne pouvant faire
autrement, le même 5 août 1984, le tribunal supérieur de Justice de Neuquén se
déclare incompétent et renvoi la plainte à son homonyme de La Rioja.
Dans l’affaire identifiée
sous le numéro 23.350/86, le tribunal correctionnel de La Rioja a pris en
considération de fausses déclarations et des faux témoignages, tel que cela a
été démontré par la Cour Fédérale de Córdoba, pour imputer l’accident au
personnel militaire de l’époque.
C’est ainsi qu’est née la
légende/mensonge de "l’assassinat".
Pour ceux qui souhaitent
creuser cette question, je ne peux que conseiller la lecture (en espagnol) du résumé
juridique de l’affaire Angelelli fait par un ancien juge à la Chambre du
crime d’Argentine.
Au-delà de la question de l’accident
et/ou même de la question d’un assassinat, il convient de tourner les yeux sur
la vie dite "exemplaire" d’Angelelli.
Angelelli était marqué par
sa foi en l’Homme. Il n’est pas établi qu'il soit mort pour défendre la foi. A l'inverse, toutes ses actions démontrent qu'il s’est battu avec ferveur pour
imposer un système beaucoup plus proche du paradis communiste que du Paradis.
Son diocèse a assumé la
pensée et l’action du Mouvement des Prêtres pour le Troisième-monde (MSTM) en
déclarant que cette ligne pastorale était une question de foi et qu’étaient
considérés "traitres" les prêtres ou religieux qui s’opposaient à
cette ligne…
Il a inondé La Rioja de
militants d’extrême-gauche de l’Armée Révolutionnaire du Peuple (ERP),
montoneros et autres agents de subversion culturelle. Il a accueilli et protégé
des prêtres impliqués dans des organisations terroristes et s’est
entouré de curés marxistes.
Les prêtes qui
ne partageaient pas son idéologie ont été persécutés et forcés de quitter leurs paroisses. Il a privé certaines communautés,
qui ne partageaient pas l’idéal communiste, de tout service ecclésiastique… Il
a systématiquement été du côté des athées et des matérialistes en dépit de la
foi ... Il a soutenu la lutte armée et à placé des fusils d’assauts
entre les mains de jeunes en lieu et place du chapelet.
Le prêtre Eliseo Melchiori,
aumônier militaire en charge d’une base aéronavale à La Rioja, raconte qu’en
1968 il a été convoqué par Angelelli à l’épiscopat "pour parler".
Lors de leur conversation, Angelelli lui demanda : "-Dis-moi, toi qui est avec les militaires, pourquoi tu ne prends
pas quelques armes et tu me les apportes pour que je puisse armer les jeunes ?",
les jeunes étant bien entendu les membres des milices marxistes d’extrême
gauche…
Son comportement troublant
mériterait quelques explications du Vatican avant de procéder à sa béatification.
Des laïques
argentins ont d’ailleurs écrit à Monseigneur Becciu, préfet de la
Congrégation des causes des saints en exposant les incohérences et zones d’ombres
de l’assassinat ainsi que le passé peu orthodoxe de l’évêque Angelelli, sans
réponse semble-t-il à ce jour.
Becciu qui officiera lors
de la cérémonie de béatification, ne pourra pas dire qu’il ne savait pas…
Deux évêques argentins ont
aussi écrit au pape en lui demandant de stopper cette mascarade.
Pourquoi François qui
connait bien le passé d’Angelelli accepte-t-il une telle béatification ?
La réponse semble être
donné par un ancien montonero, journaliste et écrivain argentin, anti-clérical et d'extrême gauche, Horacio
Verbinsky :
« En 2006, alors que trente ans venaient de s’accomplir
depuis le coup d’Etat militaire, Bergoglio, qui avait besoin d’angéliser son
comportement pendant la dictature militaire pour effacer tout obstacle à une
possible désignation papale, a semblé assumer le martyr d’Angelelli. Mais il s’en
est servi seulement comme un moyen de communication […] Bergoglio a aussi demandé
que les circonstances de la mort d’Angelelli soient investiguées, même s’il a
aussi indiqué que peux importait comme il était mort, la seule chose qui
comptait au final était comme il avait vécu » (cf. Horacio Verbitsky, Historia política de la Iglesia Católica. Tomo IV: La mano izquierda de Dios, Sudamericana,
Buenos Aires, 2010, pp. 100-109).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire