jeudi 3 janvier 2019

Enrique Angelelli, le bienheureux "Montonero"


Evêque de la Provincia de La Rioja, région désertique du nord-ouest argentin, il est mort le 4 août 1976.

Le 8 juin 2018, la Congrégation des causes des saints a annoncé que le pape François avait signé le décret autorisant la Béatification d’Enrique Ángel Carletti Angelelli "assassiné pour haine à la foi en Argentine en 1976"

Angelelli sera proclamé Bienheureux le 27 avril 2019.

Il s’agit d’un premier mensonge. Angelelli n’a pas été assassiné : il est mort dans un vulgaire accident de voiture. 

La Chambre fédérale d’appellation de la province de Córdoba, en faisant une parfaite synthèse des faits, indique dans sa résolution rendue le 20 avril 1990 :

« La Cour suprême de la Nation a attribué à cette Chambre Fédérale la responsabilité juridique de connaître et investiguer la vérité sur les faits qui ont couté la vie à Monseigneur Enrique Angelelli. A cette fin, de nombreuses mesures ont été prises pour tenter de clarifier sa mort, en ce y compris des expertises nouvelles (…). A ce stade des investigations, et au vu des pièces et mesures réalisées, il est impossible de pouvoir affirmer que sa mort soit la conséquence d’une action préméditée. Il est, à l’inverse, établi que la mort |d’Angelelli] s’est produite à cause de l’accident et qu’il n’existe pas d’éléments suffisants permettant d’affirmer que l’accident ait été provoqué. En conséquence, au regard des mesures d’instructions réalisées et autres considérations effectuées et attendu que les preuves sont inopérantes pour établir l’existence d’un délit, ce tribunal estime bienfondé la demande de non-lieu présentée par le parquet »

Pas d’assassinat. 

Point. 
 


 
La "légende" de l’assassinat d’Angelelli a été inventée de toutes pièces par un "frère/prêtre" franciscain Antonio Puigjané (qui participera, en tant que membre du MTP, en 1989 à la prise du régiment militaire de La Tablada, dernière attaque armée de la guérilla en Argentine faisant près de 50 morts entre militaires, policiers et guérilleros) lors d’une cérémonie d’hommage à Angelelli organisée le 4 août 1983 par l’évêque de la ville patagonique de Neuquén, Mariano Jaime de Nevares, fervent défenseur de la théologie de la libération. 

Sur la foi du mensonge de Puigjané, l’évêque de Neuquén obtient le 5 août 1984, soit 8 ans après l’accident, que la justice de Neuquén accepte d'instruire un dépôt de plainte (dossier 22.139/ 83, intitulé “Accord Extraordinaire N° 1992”). 

Toutefois, ne pouvant faire autrement, le même 5 août 1984, le tribunal supérieur de Justice de Neuquén se déclare incompétent et renvoi la plainte à son homonyme de La Rioja.

Dans l’affaire identifiée sous le numéro 23.350/86, le tribunal correctionnel de La Rioja a pris en considération de fausses déclarations et des faux témoignages, tel que cela a été démontré par la Cour Fédérale de Córdoba, pour imputer l’accident au personnel militaire de l’époque. 

C’est ainsi qu’est née la légende/mensonge de "l’assassinat".

Pour ceux qui souhaitent creuser cette question, je ne peux que conseiller la lecture (en espagnol) du résumé juridique de l’affaire Angelelli fait par un ancien juge à la Chambre du crime d’Argentine.

Au-delà de la question de l’accident et/ou même de la question d’un assassinat, il convient de tourner les yeux sur la vie dite "exemplaire" d’Angelelli. 

Angelelli était marqué par sa foi en l’Homme. Il n’est pas établi qu'il soit mort pour défendre la foi. A l'inverse, toutes ses actions démontrent qu'il s’est battu avec ferveur pour imposer un système beaucoup plus proche du paradis communiste que du Paradis.

Son diocèse a assumé la pensée et l’action du Mouvement des Prêtres pour le Troisième-monde (MSTM) en déclarant que cette ligne pastorale était une question de foi et qu’étaient considérés "traitres" les prêtres ou religieux qui s’opposaient à cette ligne…
 


Il a inondé La Rioja de militants d’extrême-gauche de l’Armée Révolutionnaire du Peuple (ERP), montoneros et autres agents de subversion culturelle. Il a accueilli et protégé des prêtres impliqués dans des organisations terroristes et s’est entouré de curés marxistes. 




 
Les prêtes qui ne partageaient pas son idéologie ont été persécutés et forcés de quitter leurs paroisses. Il a privé certaines communautés, qui ne partageaient pas l’idéal communiste, de tout service ecclésiastique… Il a systématiquement été du côté des athées et des matérialistes en dépit de la foi ... Il a soutenu la lutte armée et à placé des fusils d’assauts entre les mains de jeunes en lieu et place du chapelet. 

Le prêtre Eliseo Melchiori, aumônier militaire en charge d’une base aéronavale à La Rioja, raconte qu’en 1968 il a été convoqué par Angelelli à l’épiscopat "pour parler". Lors de leur conversation, Angelelli lui demanda : "-Dis-moi, toi qui est avec les militaires, pourquoi tu ne prends pas quelques armes et tu me les apportes pour que je puisse armer les jeunes ?", les jeunes étant bien entendu les membres des milices marxistes d’extrême gauche… 

Son comportement troublant mériterait quelques explications du Vatican avant de procéder à sa béatification.

Des laïques argentins ont d’ailleurs écrit à Monseigneur Becciu, préfet de la Congrégation des causes des saints en exposant les incohérences et zones d’ombres de l’assassinat ainsi que le passé peu orthodoxe de l’évêque Angelelli, sans réponse semble-t-il à ce jour. 

Becciu qui officiera lors de la cérémonie de béatification, ne pourra pas dire qu’il ne savait pas… 

Deux évêques argentins ont aussi écrit au pape en lui demandant de stopper cette mascarade. 
Pourquoi François qui connait bien le passé d’Angelelli accepte-t-il une telle béatification ? 

La réponse semble être donné par un ancien montonero, journaliste et écrivain argentin, anti-clérical et d'extrême gauche, Horacio Verbinsky : 

« En 2006, alors que trente ans venaient de s’accomplir depuis le coup d’Etat militaire, Bergoglio, qui avait besoin d’angéliser son comportement pendant la dictature militaire pour effacer tout obstacle à une possible désignation papale, a semblé assumer le martyr d’Angelelli. Mais il s’en est servi seulement comme un moyen de communication […] Bergoglio a aussi demandé que les circonstances de la mort d’Angelelli soient investiguées, même s’il a aussi indiqué que peux importait comme il était mort, la seule chose qui comptait au final était comme il avait vécu » (cf. Horacio Verbitsky, Historia política de la Iglesia Católica. Tomo IV: La mano izquierda de Dios, Sudamericana, Buenos Aires, 2010, pp. 100-109).


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