« Celui qui ne prend pas sa
croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la
perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la gardera » (Mt 10,
38).
On porte, c’est-à-dire, on charge tous notre croix. Qu’on
le veuille ou non.
Les difficultés et les désolations s’imposent à tous, tout
au long de notre vie. Peu importe qu’on les accepte ou pas. Elles existent.
Pour les croyants et les infidèles, pour les athées, les gnostiques et les
grenouilles de bénitier. Dans un vrai élan démocratique, le seul qui
existe réellement, tout homme reçoit son lot de souffrances.
Mais on peut faire le choix de charger avec la Croix.
Charger sa Croix.
Avec elle ou sur elle, comme les spartiates et par ce signe tu
vaincras, comme Constantin.
La Croix symbole d’abjection des temps anciens est devenue,
par le corps et le sang du Christ versé, notre étendard, notre salut.
O Crux, ave spes unica (nous te saluons O Croix, notre
seule espérance).
Stat crux dum volvitur orbis (le monde tourne, la Croix
demeure).
Charger ne signifie pas seulement porter, accepter et
partager en silence, tel que veut nous le faire croire le clergé
postconciliaire soixante-huitard qui n’a que la parole paix, entendue
comme soumission,
à la bouche.
En tant que chrétiens, nous ne pouvons pas être soumis.
Nous sommes prêtres, prophètes et rois. Ce n’est que devant le Créateur que
nous mettons genou à terre. Pas un de nos cheveux ne tombe, sans que Sa
volonté ne soit faite.
Nous sommes la jeunesse, la jeunesse de Dieu.
Nous sommes les cavaliers de Dieu.
La chevalerie moyenâgeuse, institution qui a mariée la
charité chrétienne avec le courage, savait manier la Croix. Elle l’avait fondue
dans l’épée. De sorte que soit tu te prosternes pour adorer la Croix, soit tu
te prends la croix de l’épée en pleine figure.
A chacun de choisir. Venite
adoremus. La vie du chrétien est un combat. Nous sommes les soldats de
Dieu. En attendant sa venue seconde, nous ne pouvons pas fuir le champ de
bataille car alors les mauvais prendront toute la place.
La Croix nous a été offerte comme bouclier pour
charger avec elle l’ennemi.
A l’heure du combat suprême, au cours duquel toutes les
puissances malignes tenteront de nous induire dans la dernière et définitive
séduction, ce n’est qu’en nous agrippant au bouclier de la Croix que nous
pourrons vaincre l’ennemi dans une dernière et terrible bataille.
Nous avons oublié, dans ce monde lisse et dépourvu de toute
aspérité, que notre vie spirituelle est un combat :
« Revêtez-vous de toutes les
armes de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les manœuvres du diable.
En effet, ce n'est pas contre
l'homme que nous avons à lutter, mais contre les puissances, contre les
autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du
mal dans les lieux célestes.
C'est pourquoi, prenez toutes les
armes de Dieu afin de pouvoir résister dans le jour mauvais et tenir ferme
après avoir tout surmonté.
Tenez donc ferme : ayez autour de
votre taille la vérité en guise de ceinture ; enfilez la cuirasse de la justice
; mettez comme chaussures à vos pieds le zèle pour annoncer l'Evangile de paix
; prenez en toute circonstance le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez
éteindre toutes les flèches enflammées du mal ; faites aussi bon accueil au
casque du salut et à l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la parole de
Dieu (St Paul aux Ephésiens ; 6.11-17) ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire